Flash Back

Cet article sera certainement un des plus difficiles que je vais écrire. Mais il faut que je le fasse...

Petit retour en arrière.
Nous somme le 23 mai 2014, à Paris, pour faire enfin l'IRM tant attendu d'Elena.
Savoir enfin, avoir des réponses, des vrais.

Il est tôt, très tôt. Dans la fraîcheur matinale, et la froideur des murs blancs de l'hôpital, on entend les rires d'Elena, encore et toujours avec son joli sourire. Comme si elle essayait de me calmer. Car malgré l'image que je donne, je suis effrayée, je ne sais pas ce qui nous attend derrière cette porte.
Enfin, elle s'ouvre. Nous sommes accueillis dans une pièce sobre, meublé par une chaise et un lit à barreaux.
L'infirmière est très sympa, elle nous explique en quoi consiste un IRM nécessitant une sédation (un suppositoire qui calme l'enfant) , elle vérifie qu'Elena est bien à jeun.
Elle nous explique que l'examen ne pourra débuter qu'à l'endormissement complet de l'enfant car la machine est bruyante et qu'il ne faut pas qu'elle pleure ni qu'elle bouge.
Une fois endormie, elle sera placée sur une planche et maintenu par des bandes velpeau.

Elena commence à être fatiguée je suppose donc qu'elle ne va pas tarder à succomber aux bras de Morphée.
L'infirmière la place sur la planche et l'enroule de la bande afin de bien la maintenir.
Elena, la regarde sans trop comprendre mais ne dit rien jusqu'au moment où elle sent les bandes contracter ces petits bras. Elle crie, elle pleure, se débat. C'est terrible. Je n'arrive pas, ne sais pas comment là calmer. Papa est là, et avec son aide nous arrivons à la calmer.
Je la berce doucement, pendant qu'elle ne me quitte pas des yeux, essayant d'y trouver des réponses .
Je n'oublirais jamais ce regard qui m'implore de la délivrer et qui se demande pourquoi je lui fais subir ça?
J'ai les larmes aux yeux mais je ne pleure pas, je veux rester forte pour elle, ne pas flancher. Grâce à l'amour et au soutien de mon mari, j'y arrive. Je prends toute son énergie pour trouver la force.

Ça y est, elle dort.
Nous venons là chercher. Je l'accompagne . On me met un casque aux oreilles, tiens je ne savais pas que cela faisait autant de bruit...
Elena rentre dans le tunnel, il y a un miroir qui me permet de la regarder.
L'IRM peut commencer. Le bruit assourdissant arrive à réveiller Elena malgré le calmant.
Elle hurle ! Je me penche sur elle, elle me voit, m'implore de là sortir.
Nous arrêtons tout, Elena est trop mal.
À ce moment-là, je veux kidnapper ma fille et l'emmener loin.
Je suis épuisée, je pose ma tête sur l'épaule de mon mari. Il récupère Elena sur sa planche et essaye de l'endormir. J'ai besoin de force pour surmonter encore une fois ce spectacle.
Nous y retournons, j'ai besoin de contact alors je me penche sur ma fille afin qu'elle sente ma chaleur. Elle se réveille encore une fois mais pas tous de suite n'hurle pas autant alors les médecins arrivent à obtenir des images correctes.
Elena me regarde grâce au miroir me suppliant, elle commence à se débattre et se remet à pleurer. Je regarde l'infirmière, la suppliant à mon tour.
Je me retourne vers les médecins, je comprends rapidement que les images ont donné raison, malheureusement au médecin d'Elena.

Tandis que nous retournons dans notre "chambre"pour habiller Elena, une infirmière nous confirme qu'elle a bien eu un AVC sylvien total droit périnatal.

Et maintenant, on fait quoi?
Et bien, on part au combat! On se bat avec les papiers administratifs, on attend des heures dans les salles d'attente, au téléphone, on cherche des technique de rééducation, on essaye de connaître cette pathologie....tous les jours une nouvelle bataille.
Jusqu'au jour où une personne vous tend la main et vous donne la bonne direction.

Je ne peux pas terminer cet article sans une grosse pensée à mon petit frère sans qui Elena n'aurait jamais eu cette IRM aussi rapidement. Merci.


Commentaires

  1. Bonsoir,
    Votre article me parle tellement...Mon fils a eu une IRM en 2011 à quinze jours de vie pour une malformation rénale. Cela a été un cauchemar et 5 ans après cela reste un souvenir plus que douloureux...
    Je vous envoie des pensées en espérant que votre petite puce grandisse le plus sereinement possible.

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    Réponses
    1. Merci pour votre message cela me touche beaucoup.

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